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Festival d'Avignon : le bilan

Dernière mise à jour : 13 déc. 2024

Le festival d’Avignon s'est achevé dimanche. Que retenir de cette 78ème édition, bousculée par le calendrier des Jeux Olympiques et les élections législatives ? 


Côté public, les événements politiques, sportifs ainsi que la durée plus courte du festival Off ont pesé sur la fréquentation, en baisse cette année de 15 à 25%, comme l’a annoncée AF&C, l’association qui coordonne cette manifestation. Malgré tout, et comme pour chaque édition, le bouche-à-oreille a bien fonctionné et bon nombre de spectacles ont affiché complets pendant une grande partie du festival. 

Le In, quant à lui, a mieux résisté, avec une jauge de remplissage d’environ 90%. La seconde édition de Tiago Rodrigues, son directeur, a largement convaincu grâce à son ouverture à des formes et des propositions variées. 


La scène du In a ainsi accueilli un théâtre aux accents politiques et sociaux affirmés (La Vie secrète des vieux de Mohamed El Khatib, Le Leviathan de Lorraine de Sagazan, Hécube, pas Hécube de Tiago Rodrigues, Los días afuera), des références sublimées avec Forever (Immersion dans Café Müller de Pina Bausch), de la poésie avec le touchant Qui Som ? de Baro d’Evel.


Cette année, Artiphil a été :

  • embarqué par Lacrima de Caroline Guiela-Nguyen dans un voyage au cœur d’une maison de haute-couture chargée de confectionner la robe de mariée de la princesse d’Angleterre. Touché par Maud Le Grevellec, qui joue la première d’atelier et Liliane Lipau, un des dentellières d’Alançon, comédienne amateure. 

  • Déstabilisé par Elizabeth Costello de Krzysztof Warlikowski, abstraite comme une œuvre d'art contemporain, mais visuellement magnifique. Peut-être faudra-t-il revoir la pièce quand elle passera au Théâtre de la Colline l’année prochaine pour mieux apprécier le souffle de spectacle difficile ? 

  • Transporté par la force et l’émotion de l'emblématique Café Müller de Pina Bausch revisité par Boris Charmatz, interprété par des danseurs historiques de la troupe mêlés à de jeunes recrues. 


Côté Off, il a beaucoup été question de théâtre dans le théâtre. Poil de Carotte, poil de Carotte malmène un metteur en scène perdu, Œuvrer son cri s’interroge sur le sens de l’occupation du théâtre des Carmes, bien connu des festivaliers avignonnais, les jeunes comédiens d'Ahmed Madani questionnent leur désir d’être sur scène. 

Sur les plateaux, on a aussi parlé de sujets sociétaux brûlants. Exit, qu’on peut voir sur Francetv actuellement, retrace la vie quotidienne d’une association de bénévoles qui propose une assistance au suicide pour les personnes en fin de vie. Bunker interroge sur la manipulation et le complotisme, Sans faire de bruit sur le handicap. 


Une édition 2024 qui rend une fois de plus un hommage vibrant au théâtre sous toutes ses formes et qui donne toujours plus envie de découvrir de nouveaux spectacles. 

Le festival d’Avignon est mort, vive le festival d’Avignon



Hécube pas Hécube © C. Raynaud de Lage


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