Découvrir un auteur de théâtre est toujours émouvant. Artiphil a eu la chance de vivre ce moment précieux cette semaine avec la création de Proches, écrit et mise en scène par Laurent Mauvignier à la Colline. Dans une maison stylisée, habitation moderne sans âme, une famille se réunit pour attendre le fils, Yoann, qui sort de quatre années de prison. Évidemment, le jeune homme ne viendra pas, et nous ne verrons que son fantôme erré parmi ses proches ou rejouer des moments de sa vie passée.
Reprenant des thèmes chers à Jean-Luc Lagarce dont la filiation résonne : l’attente du fils prodigue et le huis-clos familial, Mauvignier construit une proposition qui met la parole et l’écriture au centre. Une parole qui éclate, qui dévale comme un torrent. Une parole, entrecoupée de longs silences qui font reprendre son souffle avant de repartir dans le combat. Car Les non-dits, les secrets, les blessures, explosent jusqu’aux pensées des personnages, elles-mêmes dites, et qu’on entend s’entrechoquer. Une belle idée qui accentue l’enfermement de chacun, l’incapacité à se faire entendre par ses proches et à les comprendre.
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