Seul, dans la fumée et les rougeoiments d’un champ de bataille de 1914, Ferdinand Destouches surgit, titubant, le corps en vrac. Alors que le bruit du canon s’éloigne, la parole jaillit. Celui qui a “attrapé la guerre dans la tête” raconte ses blessures, sa convalescence et ceux qu’il croise à l’hôpital de Peurdu-sur-la-lys. Mademoiselle Lespinasse, l’infirmière nécrophile, Cascade, le camarade qui finira devant un peloton d’exécution, ses parents misérables, restés à l’arrière du front.
Benjamin Voisin incarne à merveille la langue de Céline, sa crudité comme sa poésie. A travers Ferdinand et ceux qui l’entourent, il donne vie à la bouffonnerie, à la noirceur, au désespoir, sans oublier l’immense puissance de vie de la condition humaine.
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