Vertige, c’est l’histoire de sept jeunes comédiens qui intègrent une école de théâtre prestigieuse en 2001. Ils nous racontent leur désir de théâtre, leurs doutes, leur fougue, leur intimité confrontés aux soubresauts du monde (montée des extrêmes, attentats de 2011...). Le texte de Guillaume Vincent entremêle subtilement les mots d’Arne Lygre, Virginia Woolf, Brecht, Tchekhov, Feydeau à la narration des histoires personnelles des sept apprentis comédiens. Il brouille avec talent la frontière entre fiction et réalité, tout en conservant la spontanéité d’une jeunesse décomplexée. L’effet de vertige opère ; Suzanne (Suzanne de Baecque qu’on a découvert dans La seconde surprise de l’amour de Marivaux à l'Odéon avant le Covid) ; Romain, Edwige font corps avec leurs personnages Alexandra Ivanovna, Platonov, Jeanne d’Arc. Et dans leur jeu, on ne distingue plus ce qui appartient au théâtre de ce qu’ils vivent dans leurs expériences individuelles.
A l’heure où les jeunes ne se pressent pas suffisamment dans les salles de spectacles, c’est un vrai bonheur de découvrir Vertige, création qui fait la preuve de la force du théâtre et de son éternelle modernité.
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