Au Théâtre du chien qui fume, Frédérique Lazarini reprend Le lavoir de Dominique Durvin et Hélène Prévost, spectacle qui connut un immense succès en France et à l’étranger dans les années 80. Une pièce chorale sur la condition féminine dans la France de 1914, qui résonne de façon très actuelle.
Nous sommes en août 1914. Comme chaque jour, les femmes se retrouvent au lavoir pour laver leur linge ou celui des familles qui les emploient. Il y a la mère et Toinette, qui organisent les places, Gilberte qui aime courir les garçons, Henriette, la prolétaire syndicaliste, Judith, l’immigrée ashkénaze, Mathilde, la benjamine, qui rêve de Paris et des grands magasins. 13 femmes racontent leur destin, leurs souffrances mais aussi leurs désirs et leurs joies. Dans un ballet de draps et de chemises qu’on étend, ça rit, ça s’engueule, ça philosophe, ça chante aussi les rengaines du début du siècle, avec spontanéité et entrain.
Avec authenticité, on entend les voix de ces femmes invisibles qui confient leurs lourds secrets. On comprend alors mieux leur rudesse et leur mesquinerie. Dans leurs récits de nourrice abusée ou d’immigrée volée, on saisit la difficulté d’être une femme - qui plus est - de condition modeste, le poids des convenances et du quand-dira-t-on. Des sujets qui n’ont rien perdu de leur actualité.
On prend aussi un immense plaisir à voir autant d’artistes sur le plateau, à l’heure où les productions sont de plus en plus minimalistes.
Le lavoir est une épopée féminine qui a du cœur, qui vous entraîne dans une histoire commune avec sincérité et souffle. Allez -y !
Festival d’Avignon Off
Ecrit par Dominique Durvin et Hélène Prévost
Mise en scène de Frédérique Lazarini
Avec Coco Felgeirolles, Emmanuelle Galabru, Christine Joly, Murielle Gandais, Evelyne Aguilée, Lily Specht, Clémentine Marcès, Naomi Biton, Lydia Nicaud, Marie-Hélène Larrouturou, Fadhila Cherel, Nathalie Coppolani et Antonin Drouot.
Relâche le 17 juillet
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