
Après La Cerisaie de Tiago Rodriguès il y a tout juste un an, Tchekhov revient à l’Odéon,
cette fois avec Oncle Vania dans une mise en scène du bulgare Galin Stoev.
On ne peut s’empêcher de rapprocher le travail des deux hommes de théâtre qui ont tenté des interprétations loin des traditions classiques.
L’innovation chez Galin Stoev commence par le texte. Avec son assistante Virginie Ferrere, il assume une traduction modernisée de la pièce, utilise des expressions argotiques ou des références actuelles. Cette réalité contemporaine est rejointe par le choix d’un contexte légèrement dystopique. Les comédiens sont dans une sorte de salle d’attente. Des cartons éventrés et de vieux pneus jonchent le décor tandis qu’un piano se met à jouer tout seul : une catastrophe a peut-être eu lieu. En tous cas, elle ne saurait tarder.
Après un début en demi-teinte, la pièce et les acteurs montent en puissance. On est emporté par les différents drames qui se jouent une nuit d’orage. On vibre à l’unisson des personnages condamnés à aimer sans espoir de retour. Ils s’agitent, minés par la violence de leurs sentiments. La justesse de Tchekhov surgit, la magie opère.
Comments