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Music-Hall Colette

Léna Bréban, qui nous avait ravis dans sa mise en scène moderne et joyeuse de la comédie shakespearienne Comme il vous plaira au Théâtre de la Pépinière, revient avec Music-Hall Colette au Théâtre Tristan Bernard, avec, et sur une idée de Cléo Sénia, formidable comédienne, chanteuse et effeuilleuse. 


La rencontre de ces deux artistes très douées donne lieu à un spectacle pétillant sur la vie de l’écrivain, qui a toujours prétendu ne pas vouloir faire de littérature. Déni surprenant quand on sait qu’elle était plus populaire que Proust dans les années 30. Comme si elle voulait échapper à son destin d’écriture, on suit Colette dans ses mille et un métiers ; de nègre de Willy à journaliste au Matin de Paris en passant par artiste de music-hall. Sa vie personnelle est à l'image de sa vie professionnelle. Elle embrasse tout : les maris volages, les amantes, les beaux-fils, avec une liberté et un culot incroyables. Comme l’écrit Cocteau dans son journal peu avant sa disparition : Vie de Colette : scandales sur scandales, puis tout bascule et elle passe au rang d’idole. Elle achève son existence de pantomime, d’institut de beauté, de vieille lesbienne, d’apothéose de respectabilité”. 

Cet esprit de liberté souffle sur le spectacle qui entrecroise habilement les voix off de Sido, mère de Colette, et des sons d’archives, les apparitions de Claudine en vidéo, avec des chansons de cabaret et des numéros d’effeuillage interprétés par Cléo Sénia. La comédienne, à l’énergie folle, incarne à merveille l’esprit subversif de l’auteure du Blé en herbe. A travers ses grands yeux bleus et son air mutin, on perçoit lironie lucide et profonde” de Colette, plus vivante que jamais sur les planches du Tristan Bernard.







Cléo Sénia en Claudine/Colette © J. Piffaut


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