Le titre de l’exposition Boldini, les plaisirs et les jours, clin d’œil au premier recueil paru de Marcel Proust, invite d’emblée à entrer dans le monde aristocratique et brillant de la Belle Époque. En effet, les deux hommes, amis proches, ont fréquenté les mêmes cercles mondains qu’ils n’ont eu de cesse de dépeindre l’un par la littérature, l’autre par la peinture.
La rétrospective du Petit Palais permet de redécouvrir l’artiste italien né à Ferrare en 1842 et qui passa l’essentiel de sa carrière à Paris. Très célèbre de son vivant, les princesses du Gotha, les riches héritières américaines ou les cocottes parisiennes se battent pour avoir leur portrait réalisé par le maître. Pour lui plaire, elles n’hésitent pas à se soumettre à des cures amincissantes ou bien à se voir ordonner de changer de couturier. Le résultat est époustouflant. Virtuose, le peintre saisit le mouvement des étoffes ou le détail de perles et d’émeraudes. Sans oublier leur beauté magnifiée par un regard mélancolique ou une pose alanguie. De bien petits sacrifices en regard du succès de leur passage à la postérité…
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