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Anri Sala

Dernière mise à jour : 20 nov. 2022


Anri Sala, Time No Longer, 2021, Bourse de Commerce, Paris, 2022. © Anri Sala / Adagp, Paris, 2022. Courtesy : the artist ; Marian Goodman Gallery ; Pinault Collection. Photo : Aurélien Mole


A la Bourse de Commerce, Artiphil vous conseille l’exposition Anri Sala découvert avec enthousiasme au centre Pompidou il y a quelques années. L’artiste propose des œuvres vidéos installées dans la rotonde, dans l’auditorium et les salles du sous-sol. De délicats dessins à l’encre qui habillent les vitrines de la galerie viennent compléter le parcours.


Il faut prendre le temps de s’installer devant les vidéos de l’artiste d'origine albanaise qui vit et travaille à Berlin, se laisser imprégner par le rythme des images et des sons.

Dans Time No Longer (2021), le spectateur découvre une platine vinyle qui plane en apesanteur dans une station spatiale. Les circonvolutions de la platine dans la cabine et le vinyle noir qui tourne sans s’arrêter, dialoguent parfaitement avec l’arrondi du cylindre de béton qui accueille l’écran. Dans le film, le levé de soleil qu’on entrevoit à travers les vitres de la station répond à la lumière qui baigne la rotonde, le voyage dans l’espace fait écho aux fresques de la coupole qui magnifient l’esprit de découverte et de commerce de la France de la IIIe République. L'œuvre architecturale et les images de Sala, accompagnées du solo de clarinette du Quatuor pour la fin du temps composé par Olivier Messiaen, s'emboîtent parfaitement. Time no longer nous absorbe dans un espace intermédiaire, tantôt dans le cosmos, tantôt dans le réel.


Cette combinaison temporelle et spatiale se poursuit dans les vitrines de la galerie qui accueillent des gravures de faune marine du XVIIIe siècle et des dessins à l’encre de Sala qui reproduisent la topographie de divers pays (Panama, Croatie, Chili, Italie, Liban…). Là encore, les mondes se parlent, comme attirés l’un vers l'autre. Les pays, dont les contours ne sont plus reconnaissables, prennent étrangement la forme des planches zoologiques. Ces œuvres fragiles et poétiques prolongent la rêverie pour le plus grand plaisir du promeneur.


A ne pas manquer également, le film 1395 Days without Red (2011) qui entrelace une répétition de l’Orchestre philharmonique de Sarajevo avec le trajet d’une musicienne qui, pour s’y rendre, traverse une partie de la ville à pied. Cet orchestre n’a jamais cessé de jouer pendant le siège de la ville (entre 1992 et 1996) et pour aller répéter, la jeune femme empreinte, à ses risques et périls la Sniper Alley, comme l’ont fait les habitants de la ville pendant 4 ans. Le premier mouvement de la symphonie Pathétique de Tchaïkovski résonne dans la salle de répétition puis la musique s’arrête quand la caméra bascule sur la jeune femme qui attend aux carrefours avant de s’élancer en courant pour traverser. A travers la musique, 1395 Days without Red fait ressentir comment le temps de l’actualité s’insère dans les temps de la musique. Une expérience forte.




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