L’exposition Le décor impressionniste, qui se tient au musée de l’Orangerie jusqu’au 11 juillet, est d’abord une histoire du regard. Aujourd’hui nous ne distinguons plus les tableaux dit “ décoratifs”, qui ornaient les salles à manger ou les salons, de ceux destinés aux galeries et aux expositions.
Or, au XIXe, cette distinction existait, et l’exposition démontre comment les impressionnistes, en brouillant les frontières entre décors et tableaux de chevalet, ont fait évoluer la place du beau dans la vie quotidienne. La preuve en toiles : Cézanne couvre les murs du salon de la maison familiale de quatre saisons, Caillebotte peint un parterre de marguerites pour sa maison du Petit‐Gennevilliers, Renoir, des baigneuses, “pour mettre un peu de gaieté sur un mur”. L’éclat et la fraîcheur des tons, l'asymétrie et l’irrégularité des motifs empruntées aux canons de l’art japonais en vogue à l’époque, procurent l’illusion d’ouvertures vers l’extérieur. La nature entre dans les foyers, ça vibre, jusqu’à l’ultime geste décoratif des Nymphéas que Monet nommait ses “grandes décorations''. Que du beau !
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