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La fin du début

Un seul-en-scène décapant mené tambour battant par Solal Bouloudnine qui convoque le temps qui passe, la mort et Michel Berger dans un esprit à la fois drôle, sensible et punk. 


Sur le plateau, alors que les spectateurs s’installent, on découvre une chambre d’enfant dans un foutoir indescriptible et un jeune homme en tenue de tennis qui s’entraîne à renvoyer une balle imaginaire. A y regarder de plus près, le polo du tennisman est constellé de larges éclaboussures et la chambre ressemble davantage à celle d’un ado énervé qu’à celle d'un enfant de 5 ans. Une manière de piquer la curiosité du spectateur et de plonger d’emblée dans l’univers étrange de Solal Bouloudnine.


Et pour cause, le comédien et co-auteur avec Maxime Mikolajczak de ce seul-en-scène décapant, annonce très vite la couleur : A 200 à l’heure, il explique qu’à six ans, onze mois et vingt jours, il comprend que la vie a une fin. Cet événement intervient le 2 août 1992 alors qu’il passe des vacances à Ramatuelle dans une maison voisine de celle de Michel Berger et France Gall. Ce jour-là, le chanteur s'effondre sur son court de tennis, victime d’une crise cardiaque alors que le petit Solal assiste presque en direct à ce drame. A partir de cet épisode traumatique, le comédien nous embarque dans le récit des 30 ans qui le séparent de ce 2 août, avec pour fil rouge l’angoisse de la fin. 


Et c’est ce qui fait la singularité de ce spectacle et lui donne un supplément d’âme. D’abord parce que la forme même de son récit en est bousculée. Pour échapper à son obsession de la mort, Solal Bouloudnine décide de commencer son spectacle par sa fin : “Le début parle de la fin, le milieu du début, la fin du milieu ” commence t-il. Cette tentative, digne d’un sketch de Raymond Devos, donne une couleur absurde et réjouissante aux chroniques de son enfance jusqu’à ses premiers pas sur une scène de stand-up. 

Maniant à la perfection un humour noir et punk à la manière des Chiens de Navarre avec qui il a joué et un esprit potache dans la lignée des Nuls ou des Inconnus, Solal Bouloudnine, excelle quand il prend les traits de son père chirurgien digestif ou quand il nous raconte le rêve dans lequel sa famille dîne chez le couple Berger-Gall. Mais s’il est monté sur ressorts, le comédien au débit de mitraillette, sait aussi nous toucher quand il cite des extraits de chansons de son idole, pour se convaincre que vivre en vaut la peine. 

Car même si tout a une fin, à commencer par la vie, on retient la leçon qu’il donne à l’enfant qu’il a été : Essaie de vivre, essaie d’être heureux, ça vaut le coup, joue, joue !!.


La fin du début, de Solal Bouloudnine et Maxime Mikolajczak, avec la collaboration d’Olivier Veillon.

Mise en scène : Maxime Mikolajczak et Olivier Veillon



Un seul-en-scène décapant mené tambour battant par Solal Bouloudnine au théâtre Lepic à Paris sur la vie, la mort et Michel Berger
Solal Bouloudnine © Marie Charbonnier

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