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Füssli : l'heroic fantasy au temps des lumières


Johann Heinrich Füssli, Achille saisit l’ombre de Patrocle, vers 1810, mine de plomb, craie et aquarelle sur papier, Kunsthaus, Zurich. Photo : Kunsthaus Zürich


Magnifique découverte du peintre Füssli au Musée Jacquemart-André grâce à la rétrospective parisienne de l’artiste qui retrace l'œuvre protéiforme de ce génie de l’imaginaire et du fantastique.

Né à Zurich en 1741, il quitte la Suisse et sa mission de pasteur pour courir l’Europe des lumières à Londres en Italie, en Pologne ou à Paris. A partir des années 1770, cet artiste autodidacte atypique, s’installe à Londres où il découvre l'œuvre de Shakespeare, jouée dans toute la ville. Fasciné par la gestuelle et la force émotionnelle d’Hamlet, Roméo et Juliette ou Lady Macbeth, Füssli fait éclater leur puissance tragique dans des tableaux à la composition anti-académique. Car ce qui frappe chez cet artiste, c’est la modernité de son style, mâtiné des influences italiennes de Michel-Ange et du Parmesan mais aussi du maniérisme. Un style unique et inclassable qu’on retrouve par exemple dans les différentes versions d’Achille saisissant l’ombre de Patrocle (vers 1810). On croirait un Picasso !

Au-delà des mythes antiques, Füssli nous transporte dans les rêves de ses héros, peuplés de tête de jument, d’incubes, d’elfes et de sorcières. Précurseur du romantisme, il imagine une composition stupéfiante pour son célèbre Cauchemar dans laquelle un incube aux yeux perçants est assis sur le ventre d’une jeune femme totalement abandonnée. Grâce à son univers merveilleux et fantastique et son immense maîtrise stylistique, Füssli ne cesse de nous surprendre et de nous troubler, pour notre plus grand plaisir !




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